Jeune coach j’avais pour challenge d’anéantir vos résistances pour permettre le changement.
Le votre bien sûr, mais j’y mettais trop de plaisir personnel à voir mon ou ma cliente travailler dur pour dépasser ses résistances, faire sauter les freins.
J’ai observé des clients qui avaient un bel objectif, très « smarte » comme on dit chez nous. Spécifique, mesurable, atteignable, réaliste, temporel et écologique.
Prenons l’exemple de cette femme qui rêvait de faire des conférences et qui voulait dépasser sa peur d’être nulle sur une scène, que ça ne passe pas.
Son objectif de séance était donc de repartir avec une stratégie pour accomplir ce qu’elle pensait être son idéal. Oser faire une conférence pour toucher un large public.
Bien que très engagée, pleine de ressources, enthousiaste d’avoir trouvé sa propre méthode pour réaliser son objectif, elle se sabotait au dernier moment, jusqu’à tomber malade et devoir annuler l’évènement.
Résistance… encore et toujours…
Je me suis remis en question.
Bien que centré sur l’objectif de la cliente comme il se doit, peut-être que la sacro-sainte-règle de ne jamais déroger à l’objectif validé du client posait problème…
Au lieu de détester la résistance, je me suis mis à l’écouter, même l’aimer, comme une meilleure amie.
J’ai invité ma cliente à explorer cette résistance avec bienveillance pour cette messagère.
Miracle quantique, il y a eu prise de conscience !
L’idéal de la cliente n’était qu’une projection idéalisée de qui elle aimerait être, mais ne respectait pas son identité, son tempérament. La façon de faire n’était pas fidèle à son « Être ». Parler en public sur une scène de façon spectaculaire n’était pas son truc. Elle admire ceux qui le font, mais ce n’est pas elle.
Il fut facile ensuite de calibrer son objectif et elle choisit de faire des vidéos très originales, écrire un livre… pour transmettre et faire bénéficier de son expérience… à un large public.
L’exploration de la réalité de la personne, de son identité, de ses niveaux logiques est une étape cruciale et qui mérite du temps, une bonne observation des détails.
Coach et coaché ont parfois tendance à vouloir passer en mode solution, option, action trop rapidement.
La résistance peut être un rempart, une protection automatique qui se met en place avec beaucoup de créativité pour stopper le changement quand je sors de ma zone écologique* et que je deviens infidèle à moi-même.
Coacher, c’est accompagner le changement dans la connaissance de ce qui est juste pour le client, en incitant à la curiosité des possibilités, dans le dépassement de ses peurs ou croyances, et dans une démarche respectueuse d’une écologie personnelle, unique et en évolution.
*La zone écologique est très différente de la zone dite de confort. Elle met en vie soi, les autres, l’environnement, les évènements. Ce sera l’occasion de faire un autre article consacré.